La Vannerie ...

Un peu d'histoire
Depuis la nuit des temps, l’homme a besoin de contenants.
Pour transporter, et conserver.
Les aliments notamment, mais aussi les outils, les animaux, les vêtements.
Il tresse donc des végétaux dans ce but.
Dans le but de subvenir à ses besoins essentiels et primaires.
Les recherches archéologiques ont mise en lumière des objets tressés de plus de 10000 ans en Haute-Egypte.
Mais la matière première étant toujours végétale, et donc dégradable, seules des conditions de conservation exceptionnelles ont pu nous révéler ces rares vestiges.
Ainsi les traces qu’on a pu en trouver sont aussi celles imprimées sur de la poterie.
La vannerie est donc l’art de tresser les fibres végétales.
La liste des matières premières est longue avec entre autres : noisetier, troène, viorne, châtaignier, clématite, ronce, paille, et de manière traditionnelle, l’osier.
Mais qu’est-ce que l’osier ?
Et bien c’est tout simplement la repousse d’un an issue du saule, Salix en latin.
La taille des brins varie de 60cm à 3m de haut en fonction de l’usage conféré.
Les végétaux que j'utilise
On peut parler des différents types de vanneries pratiquées en France pour illustrer cela :
Consiste à réaliser des objets en torons de pailles diverses (molinie, jonc, seigle) cousus à l’aide d’éclisses de ronces.
On réalise avec cette technique des bannetons pour faire lever le pain, ou encore des ruches.
Va nécessiter de l’osier, du châtaignier, du noisetier, de la clématite, ou encore de la viorne et du troène pour les côtes et la clôture.
Tels que joncs, massettes, feuilles de maïs, d’iris pour la fabrication de chapeaux par exemple.
Je vous invite à découvrir cette vannerie chez Patricia Brangeon.
Requiert de l’osier blanc, c’est à dire dont on a ôté l’écorce par rapport aux normes d’hygiène et alimentaires (articles de boulangerie et de boucherie).
Donc habillé de son écorce aux multiples couleurs et odeurs.
Réalisée avec un peu tout ce que l’on trouve de souple : le saule pleureur, la vigne, le lierre, le genêt.
Dirons-nous, ou j’inclue de la corde, des fils de diverses natures allant du chanvre au fil de fer.
Qui utilise l’osier vivant afin de réaliser des structures comme des plessis, des haies vivantes, des dômes et autres sculptures ou aménagement de parcs et jardins.
Pour ma part, le matériau que j’utilise le plus est l’osier brut.
Le genre » Salix » présentes d’innombrables espèces dont une partie seulement est utilisable en vannerie.
En fonction de l’espèce et du terroir dans laquelle elle pousse, les caractéristiques mécaniques sont différentes, mais aussi et surtout la couleur de l’écorce, et son odeur.
Ainsi, on trouvera entre autres :
– Salix Fragilis « Rouge Belge » allant du bordeaux à l’orange vif.
– Salix Daphnoides allant du bleu pour le « Purpurea » au vert éclatant pour l’ « Helix ».
– Salix Triandra « Grisette » à l’odeur envoûtante incomparable et aux teintes brunes rustiques.
– Salix Alba, orange plus ou moins vif, qui est toujours très utilisé pour lier dans le vignoble bordelais.
– Jeanne Coulbaut alias ‘L’oseraie de Thiérache » certifiée en Agriculture Biologique (Brunehamel, 02)
– Serge Mazaud alias « Esprit Osier », qui ne met pas d’intrants dans sa culture (Voutezac, 19)
– Matthieu et Laurent Bouché alias « Osier Ardennes France » (Germont, 08)
– Exploitation de l’Ecole Nationale d’Osiériculture et de Vannerie
La vannerie aujourd'hui
La vannerie est un artisanat qui n’est absolument pas mécanisable.
Que vos objets tressés soient réalisés ici ou à l’autre bout du monde ; en osier, bambou, rotin ou raphia, ce sont toujours de petites mains qui en sont à l’origine.
Que ce soit auprès de moi, en magasin de bricolage ou chez de grandes enseignes finissant en A pour ne pas les citer.
A l’école, on apprend la vannerie d’osier blanc et traditionnelle, en réalisant des séries de paniers utilitaires.
Ensuite, en fonction de l’univers et de la personnalité de l’artisan(e), de ses aspirations et de ses inspirations, il se dirigera vers une vannerie utilitaire, classique ou fantaisiste, des objets de décoration et parfois vers l’architecture végétale ou encore la sculpture.
Puis, les innombrables techniques de vannerie élargissent encore le champ des explorations :
Vannerie à jour, point de la nasse, point périgourdin et tresse néolithique sont des techniques que j’affectionne particulièrement offrant des objets aériens, graphiques, grâce auxquels on peut jouer avec la lumière.
Que ce soit grâce à des pièces utilitaires ou ornementales, la vannerie apporte à votre quotidien le charme d’une pièce unique, remplie d’émotion et de sens.
Ce que représente la vannerie pour moi
Pour moi, la vannerie est le moyen me permettant d’exprimer des émotions que je ne parviens pas à formuler avec des mots. Grâce à des formes.
C’est l’art qui me permet de travailler manuellement, en silence, le matériau bois que je laisse aussi s’exprimer et me guider.
C’est une sorte de dialogue entre la nature et moi.
Mais la vannerie c’est aussi une façon de se rencontrer, de partager et d’échanger.